Nairobi, Kenya, 7 mai 2024
Le Ministre de l’Information, de la Communication et de l’Economie Digitale, M. Eliud OWALO, EGH, FIHRM, a appelé à la souveraineté numérique et à la gouvernance des données en Afrique en donnant le coup d’envoi officiel aux travaux de l’Assemblée Générale annuelle et de la Conférence de deux jours du NADPA-RAPDP (Réseau Africain des Autorités de Protection des Données à caractère Personnel), tenues au Windsor Golf Hotel and Country Club.
L’évènement, qui a rassemblé les autorités de protection des données du continent africain et les acteurs du domaine de la protection des données ambitionne définir des stratégies pour la promotion d’une Gouvernance Régionale des Données pour la Transformation Numérique.
Ont pris part à cet évènement la Juge en Chef et Présidente de la Cour Suprême du Kenya, Mme Martha KOOME, le Secrétaire d’Etat Principal pour les TIC et l’Economie Numérique, M. John KIPCHUMBA TANUI, MBS, la députée Mme. Irene MAYAKA, qui est, également, membre de la Commission Parlementaire de la Communication, de l’Information et de l’Innovation, la Commissaire à la Protection des Données, Mme Immaculate KASSAIT, MBS, l’Ambassadeur de l’Allemagne au Kenya, M. Sebastian GROTH, l’Ambassadeur adjoint de la Délégation de l’Union Européenne au Kenya, M. Ondrej SIMEK et Mme Tchimaden HADATAN SANADY, Présidente du NADPA-RAPDP et de la Haute Autorité de Protection des Données à Caractère Personnel du Niger.
Ont également été présents nombre de chefs d’autorités africaines de protection des données et de dirigeants de plusieurs compagnies publiques et privées.
Dans son intervention, le Ministre de l’Information, de la Communication et de l’Economie Digitale a reconnu les défis et les opportunités particuliers auxquels les pays africains sont confrontés lorsqu’ils assument le contrôle de leur futur numérique, et notamment l’impératif de naviguer entre des intérêts concurrents et celui de garantir que les partenariats puissent contribuer au développement durable et à la création d’emplois.
« Je vous encourage à explorer l’état actuel de la souveraineté numérique et de la gouvernance des données en Afrique et de discuter de stratégies pour façonner un paysage numérique prospère et autonome », a affirmé le Ministre.
M. OWALO a également mis l’accent sur l’importance de la Conférence en adéquation avec la Convention de l’Union Africaine sur la Cybersécurité et la Protection des Données Personnelles (la Convention de Malabo), qui vise à promouvoir le commerce électronique en sécurisant le cyber espace à travers la lutte contre le cyber crime, le renforcement de la protection des données personnelles et la promotion de l’économie numérique africaine.
A cet égard, M. OWALO a souligné l’importance du transfert transfrontalier de données, mettant l’accent sur ses avantages en tant que moteur de l’économie digitale permettant aux compagnies et aux consommateurs l’accès aux meilleures technologies et services disponibles, là où ces ressources puissent exister, partout dans le monde.
Le Ministre n’a pas manqué de soulever la question de la vulnérabilité des enfants, qui sont, aujourd’hui, adeptes de plus en plus tôt des TICE, exhortant les membres du NADPA-RAPDP à promouvoir la sécurité des enfants en s’assurant que les détenteurs des données adoptent les mesures de vérification de l’âge et de collecte du consentement lors du traitement des données relatives aux enfants.
Dans le sillage de l’utilisation croissante de l’Intelligence Artificielle dans différents aspects de la vie, le Ministre a affirmé que le Kenya, à travers le Ministère de l’Information, de la Communication et de l’Economie Numérique, était, actuellement, en train de réviser le cadre juridique, stratégique et règlementaire dans la perspective de proposer des réformes et de nouvelles politiques, dont l’adoption de technologies émergentes afin de s’aligner sur le programme de transformation économique ascendante (Bottom-Up-Economic Transformation Agenda).
Pour sa part, la juge en Chef, Mme Martha KOOME, a évoqué dans son intervention l’importance de la Conférence à un moment où la croissance exponentielle des TICE révolutionne les transactions, la communication et les interactions avec le monde autour de nous, posant de nouveaux défis, et notamment en matière de protection des données personnelles et de la vie privée.
« La prolifération des transactions à distance a apporté de la commodité et de l’efficacité à notre vie, mais a également accru les risques de fraude et de mauvais usage des données personnelles. Chaque fois que les personnes se livrent à des activités en ligne, elles laissent une empreinte numérique derrière elles ; des traces de données personnelles qui, si elles sont mal utilisées, elles peuvent entraîner l’usurpation d’identité et l’érosion de la confiance dans les services numériques », a-t-elle déclaré.
Aussi, Mme KOOME appela-t-elle à une collaboration plus étroite entre les agences publiques pour le développement de points de données qui pourraient être partagés par tous les secteurs, et ce afin de « réduire les risques associés à la collecte de données de multiples sources tout en améliorant la qualité et l’accessibilité des données à des fins d’aide à la prise de décision ».
« En travaillant ensemble, les nations africaines pourraient créer un écosystème de données qui serve l’intérêt public tout en protégeant le droit fondamental à la vie privée. Nous pourrions devenir leaders en matière de protection de données, établissant des normes que le monde entier pourrait considérer comme référence », a-t-elle ajouté.
Dans son intervention, M. TANUI a, pour sa part, réaffirmé l’importance de nouer des partenariats avec des pays et des organisations partageant les mêmes idées afin de promouvoir les flux de données transfrontaliers tout en maintenant de hauts standards de protection de données. « Ceci implique l’exploration de mécanismes tels que les décisions d’adéquation, qui facilitent le transfert de données entre juridictions ayant des niveaux de protection des données comparables et l’harmonisation règlementaire, nécessaires pour assurer l’uniformité et la transparence, et pour les compagnies, et pour les consommateurs ».
La Commissaire à la protection des données, Mme KASSAIT, a, quant à elle, affirmé que la Conférence cherchait à mettre à la disposition de tous les participants une plateforme pour la mise en réseau et l’échange des connaissances et pour y puiser de nouvelles idées et perspectives des pairs relativement au parcours de transformation numérique africaine, aux cadres de gouvernance de données, et notamment dans les domaines émergents en matière de règlementation des données personnelles, au transfert transfrontalier de données et aux progrès technologiques comme l’IA, les blockchains, et l’Internet des Choses.
« Il y aura un total de 8 panels de discussion axés sur la Gouvernance des données transfrontalières, Vers la construction d’un espace numérique sûr et fiable pour les enfants, Exploitation des technologies d'amélioration de la protection de la vie privée pour renforcer la protection de la vie privée et la sécurité, Défis rencontrés par les autorités de protection des données, Futur de la souveraineté numérique et la gouvernance des données en Afrique, Protection des données et sécurité des clouds publics, Renforcement de la protection des données à travers le partenariat et les biens publics numériques pour un développement inclusif », affirma-t-elle.
Assemblée Générale annuelle et de la Conférence Internationale du NADPA-RAPDP
07/05/2024